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Onze kilos cinq
1 février 2014

Murud #2

Des types sont arrives a l'hotel a 4h du matin en beuglant et en faisant autant de vacarme qu'un troupeau d'hippopotames. Je me reveille la gueule enfarinnee, fais mon sac, et change d'hotel pour aller a celui repere la veille au bord de la plage. Le gerant me donne une chambre au premier avec un balcon qui donne sur la mer: bonheur.

Encore pas mal de temps passe sur le blog, et a repondre a quelques mails. Je profite de ma solitude pour m'atteler a ces taches, je sais que je n'aurai pas autant de temps une fois que j'aurai retrouve Yvan. Si on se retrouve. Journee calme. En fin d'apres-midi je rappelle ma mere et nous passons plus de deux heures au telephone: je suis etonnee que mon telephone ne me lache pas avant! Je vois le soleil descendre sur la mer pendant que je l'ai au bout du fil, et j'apercois la tache noire dont m'avait parle Stan: un phenomene physique dont j'ai oublie l'essence, champs electromagnetiques ou quelque chose comme ca. Je retourne au marche et je tombe sur le pere de Sugam dans sa boutique, qui se trouve juste en face de leur maison. Il me dit que sa femme et sa fille sont au temple, qu'elles ne devraient pas tarder. Je les croise justement en sortant de la boutique, elles m'invitent a monter. De nouveau elles m'offrent a manger. La mere me propose de l'eau, mais comme je sais qu'elle n'est pas filtree je decline son offre: je ne suis pas encore assez aventuriere pour ca et je n'ai pas envie de me risquer de me retrouver malade dans un bled comme Murud. Du coup elle me donne un verre de lait fraise; je deteste ca en temps normal, d'autant plus que le lait me donne de l'eczema, et ne parlons meme pas hygiene, chaine du froid, pasteurisation etc... mais je me sens mal de lui opposer un nouveau refus. Je bois par petites gorgees, me disant que mon organisme va bien me prevenir s'il sent qu'il y a un truc qui cloche (c'est assez rapide en general avec les laitages). J'ai prevu de partir demain matin, et promets a Sugam de passer lui dire au revoir avant de prendre mon bus. Apres les avoir quittees je passe au cafe internet ou j'essaye de comprednre le fonctionnement du site de la compagnie de trains indienne... Peine perdue. Le type du cafe s'en occupe pour moi: il n'y a plus de billets pour demain, tout est complet. Il fallait s'en occuper plus tot! Ha, ben je le saurai maintenant. Il me dit de revenir demain matin pour reserver. Je retourne a la guest house et m'arrange avec le gerant pour rester une nuit de plus; ca ne pose pas probleme.

Comme on est samedi, il y a une famille entiere qui est la. Il est a peu pres 23h, je me dis que je ne suis pas prete de dormir... Je croise des femmes et des jeunes filles dans le couloir, on se salue et j'entre dans ma chambre. 5 minutes plus tard, on toque a ma porte: plusieurs jeunes filles sont la, et celle qui parle le mieux anglais m'invite a passer la soiree avec elle et sa famille. Avec plaisir! Me voila presentee a toute la famille: les femmes sont attablees en bas du batiment, les hommes sont un peu plus loin du cote des hamacs et boivent des coups. On m'assoit entre deux femmes d'une cinquantaine d'annees, on me demande mon prenom, d'ou je viens, si j'ai mange 5 ou 6 fois d'affilee. J'ai deja mange mais pas le choix, je vais diner de nouveau! Paeen, qui va etre mon interprete pour toute la soiree, a 19 ans. Elle m'explique qu'ils viennent tous d'une ville proche de Mumbai et qu'ils sont venus passer le weekend en famille: une sacree famille! Ils sont 34 ce soir, enfants inclus. C'est super sympa de passer la soiree avec eux, l'ambiance est badine, on se chambre et on se marre dans tous les sens, et meme si je ne comprends pas ce qu'ils se disent, je peux facilement imaginer les dialogues. Les hommes me font marrer: leur look loubard des annees 80 est inimitable. Ils me font penser aux Muscles du club Dorothee avec leurs moustaches et leurs t-shirts sans manches. Je passe une chouette soiree en leur compagnie, je les en remercie chaleureusement. Je ne regrette plus autant de voyager seule.

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