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Onze kilos cinq
29 janvier 2014

Mumbai again

Je devais passer juste une nuit a Mumbai avant de filer vers le sud apres notre retour d'Aurangabad. Stan a prevu de rester ici pour ses derniers jours en Inde, avant de s'envoler pour la Thailande. Arrives d'Aurangabad, on va a l'hotel ou il a sejourne la semaine precedente: un petit hotel au troisieme etage d'un immeuble en decrepitude, aux escaliers sombres et sales, situe pres du vieux centre, a deux pas du Taj Hotel (autrement plus luxueux). Malgre cet aspect peu attractif, l'hotel est bien: on a une grande chambre lumineuse et calme, et les draps sont propres. On est arrives tres tot, et le temps que la chambre se libere on va se prendre un petit dej dans le cafe a l'occidentale au coin de la rue. Ce sera le premier d'une petite serie de craquages culinaires... Apres ce festin de roi, il faut que je m'occupe de quelques trucs pour la suite de mon voyage: verifier mes mails pour voir si Yvan a envoye des nouvelles, et eventuellement dire a ma mere que je suis en vie, acheter une paire de lunettes de soleil (j'ai reussi a partir avec l'etui mais a laisser mes lunettes en France...), reperer comment je vais descendre vers le sud (bus, train, bateau, elephant...?), tout ca tout ca. Sauf que. C'etait sans compter la nuit dans le bus et la chaleur engourdissante de Mumbai. Je fais une sieste jusqu'a 17h. Ok, je passerai une nuit de plus a Mumbai. On sort pour aller manger un morceau, et on repere sur la route des endroits qui nous font envie pour le petit dej du lendemain; pas tres loin il y a un Pain Quotidien, cette chaine de restaus belges, qui affiche dans sa vitrine de magnifiques pains et croissants... Il y a aussi le Mondegar, un restau qui propose des petits dej occidentaux appetissants... On se balade dans le quartier du fort jusqu'a avoir trop faim pour reflechir, et on se trouve un petit restau indien dans une impasse. Comme dans le permier restau a Aurangabad, je me sens tres seule dans ma feminite en entrant dans cet etablissement: il n'y a que des hommes. On nous fait monter a l'etage, peut-etre pour ne pas nous melanger, je sais pas. Il me semble qu'il y a de la place en bas. Ce serait peut-etre inconvenant pour moi d'etre au milieu de tous ces hommes. J'en sais rien. On monte et on commande deux plats qu'on va se partager. Un serveur s'attribue notre table et ne nous lachera pas du diner. Ah oui je n'ai pas encore parle du service en Inde... c'est tres, tres zele. Il faut s'habituer a avoir plusieurs serveurs colles a votre table, qui vous servent des que votre assiette est (presque) vide, qui remplissent votre verre, qui sont aux petits soins... mais un peu trop en fait! Au debut ca me derangeait vraiment d'avoir tous ces gens autour, on aurait dit qu'ils etaient prets a nous lecher les pieds si on leur avait demande. J'ai vite compris que c'etait la norme, et j'ai renvoye en France mes habitudes de francaise (enfin presque; on ne se defait pas de sa culture aussi facilement non plus). Bref, ce serveur la ne fait pas exception, mais en plus d'etre collant il est antipathique. Et il y a des cafards qui se baladent sur les murs. Eeeeeeeeeeeek! Les rats me laissent impassibles, mais j'ai une sainte horreur des cafards! Je me controle et j'arrive a diner sans partir en courant. Le lendemain, on dejeune au Pain Quotidien repere la veille (il est trop tard pour le petit dej a notre grand desarroi...). Salade de roquette, tartines, tomates et mozarella... On est proches du "foodgasm" (je vous laisse decomposer le mot). Le soir on mange au Mondegar ou on se fait plaisir avec un steak et une bouteille de vin rouge. Quelle decadence! Stan me deculpabilise: il faut que j'en profite tant que je suis a Mumbai, parce qu'apres je ne vais pas recroiser de steaks et de cafes noirs avant un moment... Je pense a Jean-Didier Urbain et son Idiot du voyage: je ne crois pas qu'il creuse la question de la nostalgie culinaire dans son bouquin, mais il y aurait un bon chapitre a ecrire la-dessus. Quand je suis arrivee a Mumbai, j'ai adore les premiers jours decouvrir des saveurs que je ne connaissais pas ou peu... ca participe a former un tout dans le voyage: tous les sens sont depayses, jusqu'aux plus intimes. Le gout est ce qui me marque le plus quand je voyage, parce que c'est vraiment quelque chose dont j'ai du mal a me defaire. J'aime experimenter et decouvrir de nouvelles saveurs, mais celles auxquelles je suis habituee finissent toujours par me manquer cruellement. Au bout d'une semaine a Mumbai, histoire de changer du masala, je mangeais chinois! Pour mon dernier jour a Mumbai, on retourne au Mondegar tester leurs petits dejeuners. Rien de bien folichon au final, mais on se fait plaisir au Leopold avec un cheesecake a la myrtille et un tiramisu. Irrecuperables frenchies que nous sommes!

A part ces gloutonneries, mes deux derniers jours a Mumbai ont aussi ete faits de promenades dans le vieux centre et de rencontres rigolotes: un vendeur de cartes de l'Inde sympa m'a offert un the et m'a comparee a Katrina Kaif (pour changer). Un soir, alors que Stan fumait sa clope en bas de l'hotel et que nous echangions nos points de vue sur la philosophie nietzschienne (hum), un vieux est venu nous taper la discute. On comprennait la moitie de ce qu'il disait en anglais, mais c'etait rigolo. Il a offert une beedi a Stan, mais a refuse la cigarette que celui-ci lui a offerte en echange: ca coute cher les clopes! Alors qu'ils fumaient tous les deux leurs beedies, j'ai eu envie de dessiner le vieux. Voyant cela, il a pris la pose et s'est assis face a moi dans la plus comique des postures: adosse avec les bras en arriere, les jambes bien ecartees, la tete legerement penchee. So sexy! J'ai eu du mal a me concentrer pour lui faire le portrait. Il n'y avait pas grand-monde dans la rue a cette heure-la, mais ca ne m'a pas empechee de me retrouver avec une demi-douzaine de curieux (plus un chien) autour de moi en l'espace de 5mn. Les videurs du restau chic voisin formaient la plus grande partie de mon public. Je les entendais commenter le dessin sans comprendre ce qu'ils se disaient, mais ca me rappelait les enfants du slum quand je leur faisais le portrait... A la fin, je montre le dessin au vieux et lui demande de m'epeler son nom: il s'appelle Madhu, et vient de Mangalore. Il me donne en prime son numero de telephone!

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Commentaires
L
merci pour toutes ces bonnes nouvelles,j'aimerais bien avoir quelques unes des photos prises par les familles indiennes,et les dessins mais cela sera pour plus tard ...l
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